Le contrôleur général d’Etat, Luc Marius IBRAGA, était l’invité de l’émission « Dialogue citoyen »,sur la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), ce mercredi 20 septembre 2017. Organisée par l’ONG DIAKONIA et ses partenaires dans le cadre du présimetre, l’émission a été une tribune pour le premier responsable de l’Autorité Supérieur de Contrôle d’Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE-LC) d’expliquer le fonctionnement de son institution et les difficultés rencontrées.
A ce rendez-vous citoyen, le contrôleur général d’Etat, Luc Marius IBRIGA, s’est prêté aux questions des journalistes et des citoyens. Du fonctionnement et des attributions de son institution, de la lutte contre la corruption, ou encore des retards dans la production des rapports annuelles, il a apporté des réponses. S’agissant du retard dans la production des rapports, le contrôleur d’Etat l’impute à la situation sociopolitique que vie le Burkina depuis l’insurrection de 2014. Selon Luc Marius IBRIGA, l’ASCE-LC n’a pas les moyens de sa politique pour lutter efficacement contre la corruption au Burkina. Il explique cet état de fait par le manque de moyens financier, matériels et humain pour émailler tout le territoire et rapporter des résultats à temps. Le contrôleur général d’Etat cite des exemples pour appuyer ses déclarations. L’ASCE-LC ne compte que 32 contrôleurs d’Etat. Un nombre insuffisant selon lui pour couvrir toutes les demandes de contrôles, d’audits et d’enquêtes. Pour combler ce manque, l’institution de contrôle et de lutte contre la corruption fait recours aux inspections techniques des ministères pour certaines investigations. Il évoque aussi la situation sécuritaire des contrôleurs d’Etats « Ils sont aujourd’hui dans une situation d’insécurité. Combien de contrôleurs ont un vigile devant leur porte ? » S’est-il interrogé.
Du budget alloué à l’ASCE-LC, Luc Marius IBRIGA le trouve non conséquent. L’invité de « Dialogue citoyen » illustre ses propos en évoquant le cas des enquêtes de biens mal acquis. La procédure de traçabilité des biens d’une personne et de leurs recouvrements peut coûter une vingtaine de millions alors que le gouvernement a mis 50 millions dans le panier pour le recouvrement de biens mal acquis d’une cinquantaine de personnalités, regrette le contrôleur général d’Etat.
Sur les suites judiciaires des dossiers de l’ASCE-LC, M. IBRIGA a expliqué que son institution ne qualifie pas, ne juge pas et ne sanctionne pas les irrégularités qu’elle relève pendant ses investigations, ses audits ou ses contrôles, mais elle constate.
Pour lutter efficacement contre la corruption au Burkina, Luc Marius IBRGA préconise le renforcement des capacités de l’ASCE-LC.
PRESIMETRE TEAM