Au-delà de la crise sanitaire, construire un meilleur avenir

Note N° 31

Au-delà de la crise sanitaire, construire un meilleur avenir.

Il n’est aucun doute que la crise sanitaire née de la pandémie du coronavirus est venue mettre totalement à nu les failles et lacunes de notre système de santé ainsi que l’efficacité de nos politiques longtemps décriés par différents acteurs au niveau national. Au manque d’infrastructures et de matériels médicotechniques sont venus s’ajouter le manque d’anticipation, de préparation réelle et de communication efficace.

C’est un secret de polichinelle que de dire que notre système de santé est inadapté et est elle-même malade. Le système en place, les directives et les organes de gestion ont montré leurs faiblesses. Comme dans des situations similaires précédentes, nous avons vu naître une réorganisation quoique désarticulée pour gérer la crise. Cela montre que notre système sanitaire mérite d’être repensé, remodelé et renforcé pour faire non seulement face au quotidien des Burkinabè dans leur quête de soins de santé sûrs et de qualité, mais aussi pour poser les fondements solides visant à riposter contre les épidémies récurrentes et les pandémies qui surviennent ou surviendront.

En dehors du système de santé, cette pandémie a montré toutes les faiblesses des politiques publiques burkinabè à tous les niveaux : éducation, eau et assainissement, économie, finance publique, communication, etc.

Parmi les mesures prises pour pallier la crise, les écoles ont été fermées. Il a fallu attendre des semaines pour voir venir des alternatives aux cours présentiels toujours conçus et appliqués. Et que dire des mesures barrières qui consistent au lavage des mains pour des gens vivant à une période de canicule avec son lot de coupures d’eau et/ou dans des endroits totalement dépourvus d’eau potable ?

La quarantaine ainsi que la fermeture des marchés qui ont été décrétées ont failli entraîner (si ce n’est déjà le cas) une crise économique voire humanitaire plus grave pour un large pan de la population burkinabè. Avec une économie largement informelle, il est difficile pour le pays et surtout pour les populations de tenir pendant longtemps à la maison.

Nous avons à présent, aussi bien les gouvernants que les gouvernés, la vraie image de notre pays. Saurons seulement saisir la quintessence du message de cette crise pour rebondir et asseoir à jamais une nation forte, solide et solidaire ? Saurons-nous construire des politiques publiques efficaces et responsables qui nous permettront de nous prémunir à jamais des conséquences fâcheuses de nos incohérences, impertinences et irresponsabilités ?

La crise sanitaire de covid-19, au-delà de son lot de malheurs doit être saisie et analysée sous son prisme des enseignements pour le futur. La maladie à coronavirus nous enseigne en tant que citoyens que nous devons rester humains, solidaires les uns envers les autres. Nous devons nous soutenir mutuellement, surtout les plus vulnérables. Soyons unis.

La pandémie vient également et surtout rappeler aux gouvernants, aux autorités leurs obligations de définir et de mettre en œuvre des politiques publiques efficaces, ambitieuses et répondant aux préoccupations réelles, actuelles et futures des populations. Des actes et comportements publics empreints de pragmatisme, de transparence, d’éthique et de bonne gouvernance.

Par-dessus tout, nous devons nous battre pour un monde meilleur ; pour un Burkina Faso meilleur.

En tout cas, il est clair, aucune excuse ne sera accordée à qui que ce soit pour son manque de vision, de décision et de contrôle. Plus que jamais, nous devons tous ensemble construire un avenir meilleur pour notre pays, pour nos populations, pour nous-mêmes.


 

Diakonia Burkina Faso